samedi 19 novembre 2022

Sándor Márai (1900-1989) : Une vie, une œuvre (2014 / France Culture)

Sándor Márai (1900-1989) : Une vie, une œuvre (2014 / France Culture). Le 29 mars 2014, l'émission “Une vie, une oeuvre” diffusée tous les samedis sur France Culture, était consacrée à l'évocation de l'écrivain hongrois Sándor Márai (1900-1989). Par Laetitia Le Guay. Réalisation : Ghislaine David. Sándor Márai s’est imposé comme l’auteur hongrois le plus lu en France, avec des romans construits comme des thrillers, autour de secrets de famille, d’événements mystérieux du passé (“Premier Amour”, “Les Braises”, “L’héritage d’Esther”, “Les Mouettes”, “La Sœur”). L’ascendant d’un être sur un autre, les limites du langage, l’étrangeté de soi à soi-même et au monde sont des thématiques récurrentes d’un univers romanesque aux récits implacables ; univers à la violence sourde dont la psychanalyse n’est jamais très loin. La vie de Sándor Márai fut itinérante : européenne et quasi-vagabonde dans la jeunesse, pour fuir la Terreur Blanche de 1919 ; hongroise pendant vingt ans ; américaine et italienne après le passage de la Hongrie dans la sphère soviétique et le choix par Márai de l’exil. Au-delà des circonstances politiques, le voyage est un mode d’être pour Sándor Márai, « une appréhension sensuelle du monde », écrit-il dans son “Journal”, « peut-etre la seule vraie passion de ma vie».». De plus en plus solitaire et difficile matériellement, mais fertile sur le plan littéraire, l’exil mènera Márai de New York à Salerne, en Italie, puis en Californie où il se donnera la mort à 89 ans, quelques mois avant la chute du mur de Berlin. Témoin de la disparition du monde du 19e siècle, observateur du destin d’une Europe malmenée par le fascisme puis le stalinisme, Márai médite de livre en livre (“Libération”, “Mémoire de Hongrie”, “Journal”), sur les totalitarismes et l’humain, dans une écriture limpide qui, au fil des années, se condense, pour devenir de plus en personnelle, fragmentaire, poétique. Il reste l’une des grandes voix de la Mitteleuropa, aux côtés de Stefan Zweig ou Thomas Mann qu’il admirait.

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