dimanche 5 avril 2020

JOURNAL de confinement par WAJDI MOUAWAD:

Nous ne pouvons plus ni nous voir, et encore moins entrer en contact physique les uns avec les autres, alors l’esprit prend ici toute sa puissance. Penser aux autres, avoir en tête le souci, l’inquiétude des autres, c’est là un travail purement spirituel. C’est donc, dans ce malheur et cette tristesse, une possibilité de renouer avec cette puissance. C’est, précisément, cette capacité à penser aux amis, penser aux lieux secrets, aux paysages qui nous ont touchés, qui a permis souvent à tant de gens de tenir dans les moments difficiles. Nous, en plus de la pensée, nous avons cet outil merveilleux, le net, pour pouvoir le faire savoir à ceux et celles vers qui notre pensée est tournée.
Si, aujourd’hui, l’essentiel est que le service public des soins puisse aider tous ceux qui en ont besoin, si le plus important sont les hôpitaux, les médecins et les aides-soignants ; que peuvent et doivent faire les artistes ? Si la santé est aujourd’hui le grand requin blanc se battant contre la maladie, qui sont alors les petits poissons pilotes qui accompagnent les squales ? Nous sommes peut-être ces petits poissons pilotes… Comment la poésie peut-elle soigner ? Et comment peut-elle le faire lorsqu’il n’est plus possible de sortir de chez soi ?
À cette question, il y a quantité de réponses joyeuses que l’équipe de La Colline invente et vous propose dès aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre.
Wajdi Mouawad

# Journal de confinement

Wajdi Mouawad, directeur de La Colline vous donne rendez-vous du lundi au vendredi à 11h pour un épisode sonore inédit de son journal de confinement, de sa propre expérience à ses errances poétiques : 



. Une fois par jour des mots comme des fenêtres pour fendre la brutalité de cet horizon.



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