samedi 16 mai 2020

Au creux de l'oreille / OUVRIR LES PORTES

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PARTAGEZ ET INSCRIVEZ-VOUS....Ca démarre lentement en Belgique ! Et c'est GRATUIT )
Initié en France par Wajdi Mouawad, le concept «Au creux de l’oreille» débarque en Belgique. Au jour et à l’heure de votre choix, un(e) comédien(ne) vous appelle pour vous offrir une lecture de théâtre, de littérature ou de poésie. Pour retrouver, loin du virtuel, un peu de vivant.
C’est un fait méconnu, et pourtant, de salubrité publique: l’oreille serait l’une des zones les plus érogènes du corps humain. Pourquoi dès lors ne pas se dorloter les tympans? Pourquoi ne pas tenter l’orgasme par la stimulation auditive? Déposer un peu de plaisir au seuil de votre pavillon, c’est justement ce que propose «Au creux de l’oreille» sous la forme d’un rendez-vous téléphonique avec un ou une comédienne. «J’ai attendu ça comme le coup de fil d’un amoureux», témoigne Samira Boussoaline après une de ces séances privilégiées. « Bien sûr, il n’y a pas l’image, mais la voix suffit pour créer tout un univers!»
Samira a beau avoir le cœur qui bat la chamade à l’idée de partager un moment intime avec un inconnu, l’entretien est tout ce qu’il y a de plus platonique. L’expérience est avant tout artistique. Appelés au jour et à l’heure de leur choix, les spectateurs-auditeurs se voient offrir vingt minutes d’une lecture de théâtre, de littérature, de poésie ou de musique.
Le concept a d’abord fait son nid en France, au Théâtre de la Colline, sous l’impulsion de l’auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad. «Ce qui m’importait le plus, c’était la présence et surtout l’unique», explique l’homme de théâtre. « Là où le théâtre est puissant, c’est dans le rapport à l’adresse. Le fait que, au moment où je vous parle, je vous parle vraiment. Je suis vivant, vous êtes vivant et nous nous parlons aujourd’hui.»
Fort de son succès en France, le concept débarque désormais en Belgique, porté par des comédiens bénévoles de tous horizons: Bruno Georis, Véronique Guérin, Catherine Israël, Sophie Landresse, Aline Mahaux, Stéphanie Mangez, Ségolène Van der Straten, etc. Rompant avec la déferlante de contenu virtuel, « Au creux de l’oreille» ressuscite un peu de ce contact humain qui fait tellement défaut depuis que le confinement nous a mis à la diète en tentant de faire illusion avec des ersatz dématérialisés. «C’est un cadeau, dans les deux sens», s’enflamme Sarah Brahy, actrice participant à ces lectures hors du commun. « Au départ, j’étais méfiante par rapport à l’écoute et la lecture par téléphone. Mais en fait, il y a un vrai partage. Rien que par le souffle, on entend que la personne sourit, que ça résonne à l’autre bout du fil. Concrètement, on s’inscrit pour les créneaux qui nous intéressent puis on reçoit un email avec le nom, le prénom et le numéro de téléphone de la personne à contacter.»
Au préalable, la comédienne a sélectionné des lectures possibles – Ecrire (Marguerite Duras), Les jolies choses (Virginie Despentes), Lettre au Père (Kafka), Monstre (Gérard Depardieu), L’échappée belle (Anne Gavalda), Trois sentiers vers le lac (Ingeborg Bachmann) – et repéré les extraits pertinents. «A ma première auditrice, je lui ai demandé ses préférences, mais elle m’a dit qu’elle voulait être surprise.» Si Sarah Brahy participe à ce projet, c’est en partie pour garder le lien avec les spectateurs: « A chaque fois, les auditrices m’ont témoigné leur soutien par rapport à la profession, par rapport à notre précarité, à notre manque de considération de la part de nos décideurs. Ça fait du bien d’entendre que les spectateurs sont là, derrière nous, sensibles à notre devenir. »
Catherine Makereel /Scènes / Le Soir 




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