jeudi 9 janvier 2025

Dans la bibliothèque d'Anne Alvaro :

 

Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec la comédienne Anne Alvaro, qui a accepté de nous faire découvrir sa bibliothèque. Il sera question du Duende, mais aussi de traduction et d’auteurs : de Melville à Giono en passant par Beckett et Virginia Woolf.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/dans-la-bibliotheque-de-la-comedienne-anne-alvaro-7532950

Anne Alvaro lors de la remise du Molière de la meilleure actrice, à Paris, le 26 avril 2009 ©AFP - STEPHANE DE SAKUTINAvec

La voix qu'on a dans la tête quand on lit ressemble-t-elle à celle qu'on a quand on parle ? Et ressemble-t-elle à celle qui profère sur une scène de théâtre ?

Pour Anne Alvaro, la voix est un repère absolu qui ne peut pas tricher et qui lui permet de savoir où elle en est. La lecture à voix haute est un exercice qu’elle adore, un plaisir physique tout singulier, et elle s’imagine avec bonheur vieillir avec certains textes. Anne Alvaro est comédienne de théâtre et de cinéma, mais aussi une grande interprète de radio. Le Book Club a eu envie de faire son portrait de lectrice et de découvrir ce qui se cache dans sa bibliothèque.

Ses actualités :

Reprise de Dans la solitude des champs de coton de B M Koltes mise en scène de Roland Auzet

Reprise de Par les villages de Peter Handke mise en scène de Sébastien Kheroufi

À écouter

1h 11min

Les choix d'Anne Alvaro

La petite bibliothèque d'Anne Alvaro
La petite bibliothèque d'Anne Alvaro
- Anne Alvaro

Federico Garcia Lorca, Jeu et théorie du Duende, traduit de l’espagnol par Line Anselem (Allia)

"Tous les artistes, les peintres, les plasticiens, les sculpteurs, les chanteurs, les acteurs, et peut-être aussi les écrivains le disent : il faut toujours revenir à la source, à la moelle des formes. Ce qui m’attache au théâtre, c’est qu’à un moment ça se trouve. C’est difficile de mettre des mots là-dessus, et c’est le génie de ce texte de 1930 de Federico Garcia Lorca. Maria Casarès disait : "il y a eu théâtre ou il n'y a pas eu théâtre" et c’est exactement ça. Quand j'ai commencé à faire du théâtre, c'était une douleur et un tourment de revenir jouer quand "ça" s'était trouvé, de retenter le saut périlleux. Mais à présent, je me dis que si ça n'a pas eu lieu, alors tant mieux, on va y retourner". Anne Alvaro

Jean Giono, Pour saluer Melville  (Gallimard)

"Pour moi, Giono, c'est vraiment très intime parce qu’avec ce texte, c’est la première fois que j’ai été une lectrice amoureuse. J’ai passé un après-midi à lire ce livre, en entier, à un homme que j'aimais, avec une voix murmurante ,juste pour lui, pour son oreille à lui. Je pense que ça fait partie de l'amour de partager des auteurs, c’est aussi une manière de se confier ou de faire connaissance". Anne Alvaro

À écouter

Virginia Woolf, Vers le phare traduit de l’anglais par Françoise Pellan (Folio Gallimard)

"J’adore la deuxième partie de ce texte qui est très courte. Elle s'appelle « Le temps passe » et est une sorte de parenthèse dans le temps. J'ai été initiée à ce texte par David Lescot. Il m’a fait lire un chapitre du "Temps passe" et ça a été un grand moment d’émotion. Ce que j’aime chez Virginia Woolf, c’est la manière avec laquelle elle parvient à rendre, à travers son écriture, le rapport que les femmes ont au temps." Anne Alvaro

Samuel Beckett, Molloy (Minuit)

"La femme de Beckett avait apporté le manuscrit de Molloy, ainsi que celui de Godot et d’Eleutheria, une des premières pièces qu'il avait écrites à son éditeur Jérôme Lindon. Il a commencé à lire Molloy dans le métro, et il a une un fou rire, il ne pouvait plus s’arrêter de rire. Il faut lire Molloy, c’est un texte d’une drôlerie irrésistible. Je n'ai pas tout lu de Beckett, mais ce texte est mon préféré, j’y reviens tout le temps. Molloy c’est une merveille!" Anne Alvaro

Mireille Gansel, Traduire comme transhumer (Calligramme)

"Ce qui m’a intéressée dans ce texte, c’est que les comédiens et les acteurs sont aussi des traducteurs et des interprètes, dans le sens où ils interprètent des rêves, font entendre le texte et en sont les porte-paroles. Ce texte est théorique et en même temps il est fait de souvenirs historiques. Il s’agit d’un texte biographique qui parle des traversées de Mireille Gansel, des auteurs qu’elle a rencontrés, qu’elle est allée chercher pour les entendre dire leur textes pour pouvoir les traduire. Je trouve ça magnifique." Anne Alvaro

Archive

Jean Giono, au micro de Claude Santelli dans l'émission  La nuit écoute, ORTF, 1965

Références musicales

Pedro Soler, Bella judia

La Nina de los peines, Now you go and leave me

Jean-Michel Blais, blind (acoustique)

Ala.Ni, To the river

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