Attendre, c'est croire au retour de l'autre
Elle attend. Mélodie est un être qui attend, qui ne fait qu'attendre. Sa vie aura consisté à attendre. Mais attendre quoi ? Attendre le retour de celui à qui elle se sent attachée. p. 149
Elle était devenue plus qu'une compagne, plus qu'une amie, un être pour lequel on se fait du souci jusqu'à en être malade, une créature pour laquelle l'emploi d'un mot comme animal ou bête n'était pas convenable, ni tolérable.
Le chien est, dit-on, le seul être sur terre qui vous aime plus qu'il ne s'aime lui-même.
Qu'est-ce que «comprendre», sinon la capacité de se mettre à l'écoute, à l'unisson de ce qui s'éprouve, se pense chez autrui ?
Nous mesurons la distance infinie qui sépare notre sensibilité d'aujourd'hui de celle de Rousseau, lorsque nous lisons les lignes suivantes extraites du livre II d'Émile : « Homme pitoyable ! tu commences par tuer l'animal, et puis tu le manges, comme pour le faire mourir deux fois. Ce n'est pas assez : la chair morte te répugne encore, tes entrailles ne peuvent la supporter ; il la faut transformer par le feu, la bouillir, la rôtir, l'assaisonner de drogues qui la déguisent : il te faut des charcutiers, des cuisiniers, des rôtisseurs, des gens pour t'ôter l'horreur du meurtre et t'habiller des corps morts, afin que le sens du goût, trompé par ces déguisements, ne rejette point ce qui lui est étrange, et savoure avec plaisir des cadavres dont l'œil même eût eu peine à souffrir l'aspect.»
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